mercredi 21 octobre 2009

Les anglais à poil, le foot a Puel


"Ca va être compliqué de passer à côté de Lyon" me disait mon kiosquier ce matin. Je suis à peu près sûr qu'il ne parlait pas des vacances de la Toussaint et de l'A6 vu que je venais de lui acheter le quotidien qui va bien et que par ailleurs il parle de ballon rond du matin au soir. "Ca va surtout être compliqué du côté de Liverpool" lui ai-je répondu au risque d'enclencher une conversation aux dimensions de discours castriste. Mais c'est vrai, ça va être raide pour les Reds, au soir d'un quatrième match d'affilé sans victoire, d'un proche avenir sans Gerrard Torres et que se profile Manchester United ... En même temps, chacun son contexte. Et le nôtre, celui de Lyon comme du rugby français, devient favorable au détriment des bretons du nord. J'ai bien écrit rugby et je m'en explique. Le week-end dernier, trois clubs de rugby français ont gagné contre les trois clubs anglais auxquels ils étaient confrontés. Hier soir, Lyon gagne à Liverpool.

Non, ce n'est pas une coïncidence.

Le rugby, jeune gardon du monde professionnel, avait développé de forts engouements financiers outre-manche, l'afflux des meilleurs joueurs du monde et les résultats qui vont avec. La fameuse crise a réduit leur voilure et les clubs se sont délestés un peu comme les pétroliers de la Mer du Nord, en espérant que ça ne se verra pas trop. Mais ils ont coulé en perdant leurs produits de luxe (Chabal, Bruno, McAlister, Faure et Saint-André à Sale par exemple), en réduisant la taille des teams donc la fameuse profondeur du banc (si quelqu'un a la mesure exacte d'ailleurs, je suis preneur) et en voyant leur meilleur des meilleurs, Sir Wilkinson, embarquer pour la rade toulonnaise. Ah, j'oubliais, cherry on the cake, ils avaient déjà fait fort avec des arlequins tricheurs et des brochettes de joueurs pris le nez dans la poudre. N'en jetez plus, ou plutôt si, de nouvelles bases pour repartir plus solidement. Mais ça prendra du temps. Et en attendant, le rugby français, plus équilibré entre formation et recrutement, remonte d'un cran au niveau européen. Comme Lyon face à un club de Liverpool qui "n'a pas pu recruter comme il aurait voulu à l'intersaison" dixit Paul Le Guen. Tiens, ça me rappelle quelque chose ...

Mais tout ça n'est pas l'essentiel.

L'essentiel est sans doute que certaines reconnaissances peuvent, du fait de ce « ré-équilibrage », enfin voir le jour. J'aimerais évoquer ici Claude Puel. J'aime bien ce mec. Une carrière de joueur fidèle à Monaco dont il deviendra l'entraîneur et qu'il ne quittera que contraint et forcé avec un titre national. Six ans à Lille pour en faire un vice-champion de France et le qualifier deux fois en Ligue des Champions. JM Aulas ne s'est pas trompé en lui donnant les rênes sportives de l’OL et cela commence à se constater au plus haut-niveau européen, comme hier face à la référence Benitez. Lyon joue mieux avec moins de stars et l'on se surprend à regarder à nouveau des matchs de foot avec intérêt. On pourrait parler aussi de Bordeaux et de Laurent Blanc mais restons sur Puel. Parce qu'il est en train de faire de Lyon ce qu'elle n'a jamais été malgré les titres : une équipe attirante, qu'on a envie de soutenir et ça, ce n'est pas rien ni donné à tout le monde.

C'est sûr, ça va être compliqué de passer à côté de Claude Puel.

3 commentaires:

  1. Puel, je l'aurais bien vu trois-quart centre à l'ancienne, chaussettes baissés, dans le genre Catalan qui lâche rien... J.S

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  2. Belle naissance !
    éric etienne.

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  3. En correspondance de Nice...Où je lis régulièrement vos amis sans trop y laisser de commentaires. Mais pour les naissances, il faut toujours faire un effort. Surtout quand le bébé est prometteur...

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