vendredi 13 novembre 2009

Invictus


Quand on sait leur goût pour le plaquage à la gorge et les coups de genoux au sol, jouer les sud-africains lors de la Journée de la gentillesse, c’est à la limite de la blague de mauvais goût. Mais bon, une fois la franche rigolade digérée, il faut passer aux choses sérieuses.

Les sud-africains sont tout simplement champions du monde en titre, derniers vainqueurs du Tri Nations (Australie, NZ, Afrique-du-sud) et les Bulls, l’une de leurs provinces, a remporté le dernier Super 14. Et puis, quelle poésie : Schalk Burger aux effluves de carnassier sanguinaire, Bakkies Botha, le boucher de Pretoria sans parler de Bismarck du Plessis, le cuirassier bas du casque (à pointe évidemment). Que du finaud.

Mais ce n’est toutefois pas simple d’être méchant d’une main et de jouer au rugby de l’autre. Et ce soir, la bonne agressivité était française avec, tout d’abord, quelques mises aux points au nez et à la barbe de Botha et de Matfield, histoire de marquer le territoire, une énorme présence dans les rucks, une défense inépuisable et une mêlée destructrice. Il fallait s’aligner sur le combat collectif et le défi physique, ils l’ont fait, avec mention spéciale aux avants, à deux doigts de donner une leçon.

On ne va pas faire un commentaire exhaustif du match. Si vous ne l’avez pas vu vous le lirez ou alors ça ne vous importe pas. Mais on a aimé la volonté, l’engagement, l’abnégation et la maîtrise de l’événement par des français vainqueurs. Quand on pense même aux occasions laissées de côté en fin de match …

Ceux qui aiment le rugby ont vécu et revu moultes fois la demi-finale de la Coupe du monde 1995, perdue contre les sud-africains à Durban. Le trébuchement de Benazzi sur Saint-André et son arrêt à quelques centimètres d’un essai qui les aurait propulsés en finale. Mais les springboks ne pouvaient qu’être champions du monde, par devoir envers une nation en espoir de construction. Le pacte entre Nelson Mandela et François Pienaar, capitaine de l’époque, était d’un alliage divin. Et s’il en est qui parlent encore de truqueries et d’arrangements, je préfère me dire que oui, vraiment, Invictus, le film de Clint Eastwood qui sortira le 13 janvier prochain raconte une des plus belles histoire de notre époque. Et qu'ils étaient véritablement invincibles.

A l'instar des français, ce soir, même si Thierry Dusautoir l’a justement fait remarquer à la fin du match : « il faut savourer ce que nous avons fait mais nous ne sommes pas champions du monde ». Ca sent quand même bon, l’état d’esprit qui permet de le devenir.

1 commentaire:

  1. Très bon post! et comme cité ci-dessus que d'occasions manquées...j'eusse aimé un score + lourd histoire de marqué le coup (de pied).

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