mercredi 11 novembre 2009

Le pari des paris


Personne ne mettrait sa main à couper que la France sortira gagnante du duel qui va l’opposer à l’Eire dans la course à la Coupe du monde 2010. Pourtant, si l’on classe hors catégorie l’édition de 1998, il s’agira bien d’un des plus gros enjeux de toute l’histoire du football français.

En foot, depuis longtemps, on ne parle plus de foot. On parle de foot et de billets de 100 balles. Je me souviens de France-Bulgarie en 1993 et des commentaires de ceux qui avaient investi sur l’EDF. Aux soirs de deux matchs cauchemardesques, ils se sont retrouvés avec leurs contrats signés, des engagements pris, notamment les médias, et plus personne pour les respecter. « Pas de Coupe, rien dans la soucoupe » comme disait la madame pipi du Parc des Princes.

Je me souviens également des sponsors dépités lors de l’édition 2002. Plus l’équipe s’enfonçait dans le ridicule, plus les sommes engagées paraissaient disproportionnées, dispendieuses, ridicules elles aussi. Le gouffre se creusait pour les uns et pour les autres tandis que les supporters, eux, s’accrochaient tant bien que mal à la théorie qui dit qu’il n’y a qu’arrivé au fond que l’on peut reprendre son élan. Si ce n’est pas trop profond …

Mais cette fois-ci, c’est plus complexe.

D’un côté, le sport. Important pour le public, spécialisé ou non, certains techniciens et quelques amoureux. D’un autre le foot. On vient d’en parler. D’un autre encore, les paris sportifs et la législation française qui tergiverse. A qui profite le crime ? La loi française déjoue ? … va savoir.

Quoi qu’il en soit la situation est la suivante : poussée par la commission européenne, la France avait promis la libéralisation des paris sportifs en ligne au 1er janvier 2010. Finalement, au mieux tout cela ne passera en lecture au Sénat qu’au premier trimestre. Je vous laisse apprécier le chemin de croix Sénat – Assemblée, recours de l’opposition et procédure d’attribution des licences. Le 11 juin 2010 paraît bien proche tout à coup et la Coupe du Monde aura commencé. Que la France perde les barrages et ce sera une catastrophe pour le foot français. Qu'elle gagne alors que la libéralisation n'est pas effective et ce sera une perte potentielle très sèche pour les caisses de l'Etat.

Alors je ne sais pas si la France se qualifiera et si on entonnera un truc genre « et un et deux et trois zéros » (ce n’est pas parce qu’on a l’Eire qu’on aura la chanson). Mais je ferais bien un petit pari. Celui que si elle gagne, le projet qui s’enlise reviendra sur le dessus de la pile et tout sera online on time. Qui est de l’argent comme tout le monde le sait.

1 commentaire:

  1. "Ce n’est pas parce qu’on a l’Eire qu’on aura la chanson" Un bon 19/20 pour celle-ci, bravo !

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